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6.20.2012

Perrion x Myth Syzer - From Paris With Love


Planning trop chargé sur les webzines et donc non publiée par la suite car trop datée, je l'avais oubliée quelque part dans mes dossiers, elle dormait entre une lettre de motivation et un dossier de presse, certes elle arrive tardivement mais je me devais de la partager, check it out!



Perrion, natif de Washington Heights, le sourire en coin, un petit air moqueur, une voix teintée par les rayons de son environnement, un temps rigolard, on le retrouve l’instant d’après avec ce flow accrocheur, la voix pas tout à fait mûre mais déjà emplie d’une expérience au parcours chargé. De la maturité il n’en manque pas, du haut de ses 21 ans il a déjà connu les déboires d’un deal en major, cela lui permettra, on l’espère, de garder une emprise maximale sur son univers musical et surtout de maintenir sa tête au frigo le plus longtemps possible (combien en a-t-on vu se brûler les ailes ?), et ce, malgré un succès proéminent.

Sa voix, il la pose à merveille, la pousse à hauteur des monts, il crache, spit ses lignes comme un affamé, l’air de dire que le rap a encore de beaux jours devant lui, c’est un peu un personnage vermeil qui se présente sous un angle et arrive quand même à te la faire à l’envers, taquin envers et contre tous. New-Yorkais, il l’est jusque dans les os, il le clame avec fierté et ce n’est pas faute d’avoir voyagé (il a vécu une année à Atlanta), c’est juste sa manière à lui de déclarer une grande ferveur pour son hometown, n’oublions pas cette notion de représentation, perdue un temps, elle refait surface à grand pas.

 « From Paris With Love », petit clin d’œil à Paris, ville qui l’a accueillie le temps de checker l''équipe de Poyz&Pirlz, tourner quelques vidéos, prendre des clichés sympas dans la plus belle capitale du monde,  promouvoir sa tape et poser sa signature sur des skeuds et tees lors d’un apéro chez Qhuit. On aurait aussi pu y trouver un « From Perry With Love », car ce jeune MC a bien fait cela dans le but de partager ses amours et ses rancunes, ses désirs et ses histoires cocasses.

Perrion, c’est 3 mixtapes (« Le Bourgeon », « Perception », « Circuit Breaker ») réalisées avant cette connexion avec le homie Myth Syzer. On l’avait vu s’épanouir davantage en ridant la chillwave sur son dernier projet « Circuit Breaker », tape qui aura permis au gamin de se faire entendre dans les avenues de son Harlem natal. Tout ça n’a que du bon et lui accorde un crédit supplémentaire, avec un horizon d’avance. En parlant d’avance, c’est probablement l’un des rares  de sa génération qui a su saisir l’opportunité d’une collaboration longue distance, certes le net facilite les échanges, mais il faut avoir en tête certains enjeux pour comprendre l’intérêt de ce partage sonore entre une langue bien pendue et une tête pensante séparées par l’Atlantique.

Le jeune Perry ne nous surprend même pas à vrai dire. En étant un peu perspicace, on sait déjà à quoi s’attendre, néanmoins, sa force réside dans le fait de nous conter son way of life quotidien de gamin d’Harlem comme il y en a tant d’autres, « Chillin’ in the Heights with the crew sippin Heinis’, Skating and eating Iceys… Yummm », c’est à cet instant précis que Perrion prend tout son sens, synonyme de fraîcheur et d’énergie, cette dernière est si communicative qu’on en redemande, vite et en quantité s’il vous plaît !
Comme il nous l’explique lui-même : « I made “Gettin’ It”, with the help of Myth Syzer, to bring that old shit back. Bring that “you better know who the fuck I am” feel back ».

En effet, avec la précieuse aide du jeune beatmaker parisien, Perrion peut s’exprimer comme bon lui semble et délivrer un projet dans l’air du temps tout en s’accaparant une vibe des plus ruff. Cette similitude des états d’esprits et leurs âges rapprochés sont des pièces fortes dans la cohérence globale de la tape. Lorsqu’un rappeur et son beatmaker s’entendent, se comprennent et tissent un lien particulier autour d’un projet, on obtient un rendu dégageant une forme d’osmose unique.

Le membre de la H.O.M.E Team (via Perrion) et du crew Bon Gamin, aime se définir tel un « sculpteur d’univers » à ne pas confondre avec un sculpteur d’billetsverts. On n’est donc pas si loin de certains producteurs US quant à l’optique et l’attitude adoptées, le ton est donné, les rythmiques ne sont pas sans nous rappeler Dilla à l’écoute de ces kicks et drums bien saccadés, dans la déstructuration Myth Syzer trouve son harmonie, on approche l’expérimental et l’abstract sur certaines prods tout en gardant cette alternative qui nous envoie par moments des nappes sonores bien spatiales. Qui dit beatmaker new generation dit bidouillage en règle, on découvre chez Myth Syzer un esprit geek aussi vaste que son imaginaire, ouvrant grand la porte à l’hémisphère électronique, intrusion dans la chambre forte du hip-hop qui finira d’appuyer une thèse grandement ponctuée par un nombre de projets grandissant, les frontières sont floues, comme gommées, et on en remercie les instigateurs.

« Let’s get high nigguh… ! » 


Perrion x Myth Syzer - From Paris With Love (H.O.M.E. / High Off Music / Poyz&Pirlz)

6.02.2012

Joey Bada$$ - Hardknock (Ft. CJ Fly)



Joey nous offre encore un superbe extrait du TRES TRES TRES attendu "1999" accompagné d'un visuel à la hauteur du morceau, dans 10 jours la bombe explose !


Joey Bada$$ - 1999 (Pro.Era / Comin' soon)

Jam City - How We Relate to the Body (12" Mix) (Set Rip)



Jam City débarquait fin mai avec un nouveau release, son premier long format chez Night Slugs pour une sortie UK ténébreuse. Bien que la structure soit inchangée et qu'il nous délivre toujours une musique teintée d'un goût prononcé pour le high-tech, Jam City déploie une verve vindicative, plus bourrin que d'ordinaire, et ce n'est pas "Her" qui nous fera dire le contraire, néanmoins certains morceaux passent outre ce constat, "The Nite Life" par exemple, qui invite Main Attrakionz et sorti un peu plus tôt cette année (figurant en bonus dans la tracklist).
Jam City s'affranchit des conventions du milieu pour servir un projet matériellement cohérent, la matière est opaque et regorge de violence, l'auditeur décontenancé se verra surpris par la richesse des productions. Dans la sobriété et la puissance, le travail est sophistiqué et la musique mécanique, cet album qui semble manquer d'âme de prime abord véhicule finalement un message à l'esthétique marquée.


Jam City - Classical Curves (Night Slugs / NSLP002 / Out now)

Ismael Sankara - Real Africans



Ismael Sankara aka Ish a connu l'an passé tout d'abord un succès cinématographique avec T.R.O.M. Life (The Rhythm of My Life), un documentaire-fiction d'une vingtaine de minutes tourné au Gabon sous l’impulsion de Franck Onouviet et Marc A Tchico, avant d'envisager en 2012 la sortie d'une mixtape donnant suite à ce splendide visuel.
A travers ce court-métrage, nous rencontrons Ish, jeune rappeur américain d’origine burkinabé issu de la scène de Miami, ainsi que deux beatmakers gabonais (MikeMef et Hokube). Prix du public à la 7e édition de l’European Independant Film Festival, je vous invite à découvrir ces images en visionnant T.R.O.M. Life, documentaire qui met l'accent sur un rap africain en plein essor.

Evidemment, tout film possède sa soundtrack, Ismaël Sankara donne suite au projet avec un premier album du même nom qui devrait être disponible prochainement. La production de "T.R.O.M Life" est encadrée par Hokube, MikeMef et Bougard."Real Africans" est le premier extrait clipé à se mettre sous la dent, un plaisir de voir que les choses commencent à bouger sérieusement en Afrique, bassin aux multiples talents dont le potentiel est ridiculement peu exploité.

(ci-dessous présentation du docu par les principaux instigateurs)


Ismael Sankara - T.R.O.M. Life (IsmaelSankaraMusic / Comin' Soon)

Pour visionner le docu ça se passe ICI !

Real Cool - What About Our Weekend Adam?



Restons en terres suédoises avec le jeune label (4 EP's à son actif) Geography Records.
Basé à Mälmo, la label est dirigé par Oscar Villata et Adam Lundberg, deux personne pour qui la qualité prime, reléguant la quantité à d'autres plateformes, la grande distribution? très peu pour eux, on parlera plutôt ici d'une épicerie fine, et depuis 2010, celle-ci a a fait appel à Shakarchi & Stranéus, Julius Steinhoff et Esther Duijn, oui oui du beau monde.
Ce track est le premier extrait partagé par Geography pour une parution dans les jours à venir (11 juin), ça monte gentiment après deux minutes d'une intro qui posent le décor, quelques notes de piano bien senties annonciatrices d'une vibe atmosphérique s'emparent de nous, précédant des sonorités légères et l'élévation qui leur incombe.

..mapping deep sounds around the world!


Real Cool - Eighties Children EP (Geography Records / GEO 004 / comin' soon)

Hannes Netzell - Possibility Cover



Nouveau prodige de Stockholm, le jeune espoir suédois Hannes Netzell sortait son premier EP "Under Bron" fin 2011, pressé à seulement 300 exemplaires. Sa "modern house" harmonieuse et minimaliste l'amène aux portes de Sony/ATV ainsi qu'au DJ Bootcamp de Burn Studios, des points d'ancrage locaux tels que Studio Barnhus et Axel Boman lui apportent leur soutient , tandis qu'à Berlin Norman Methner se charge de lui ouvrir le circuit allemand où sa musique est chaleureusement accueillie.
Retour sur ses débuts avec cet envoutant "Possibility Cover".

  Possibility Cover - Hannes Netzell by Hannes Netzell


Hannes Netzell - Under Bron EP (Junk Yard Connection / Out now)