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9.28.2011

Phife Dawg Feat. NoName - 4 Horsemen (192 n' it)



Grosse prod. de Jay Dee sur un gros sample (John Surman - Edges Of Illusion / 1979) archi efficace car très prenant . Les verses sont fluides, ça coule dans tes oreilles, ça spit salement, le tympan aime ça, des verses solides, ça pose proprement, du bon hip-hop, certes rien de révolutionnaire, ça pète pas plus haut que son cul mais putain très vite on se rend compte que le son tourne en boucle et difficilement on le lâche pour passer à autre chose .
NB : Le son débute à 00:34 .

Curren$y - Ways To Kill Em



Curren$y aka Spitta, fer de lance du collectif Jets International, est selon  moi l'un des rares MC à évoluer à un niveau constant (si ce n'est en s'améliorant) et à jouir d'une notoriété grandissante . De par le monde qu'il a créé tout autour de sa personne, empli d'histoires weedesques, de muscles cars, chill sessions et autres rides by night, il a su s'entourer d'une bonne équipe de producteurs et rap tout simplement avec ses amis sans se poser la question de quel sera le meilleur featuring pour vendre 10 000 galettes de plus . Curren$y c'est avant-tout une voix nonchalante, un flow sans failles toujours calibré à la perfection pour des instrus fumantes, des thématiques récurrentes, un vocabulaire propre au bonhomme et une intégrité comme peu de rappeurs de son calibre réussissent à maintenir, et ce, après 10 ans d'une carrière assez mouvementée (changements de label, lancement solo, création d'une identité musicale) .
L'univers visuel de ses clips est toujours très soigné, ici le dernier extrait vidéo tirée de sa dernière tape "Verde Terrace" que je vous recommande fortement .
A venir fin 2011 un 2nd volet de "How Fly" (avec Wiz Khalifa et Big Sean) et annoncées pour 2012 les tant attendues "Muscle Car Chronicles", auxquelles devrait suivre un "Pilot Talk III" .

Curren$y - "Verde Terrace" (Mixtape) out now .
Curren$y - "Weekend at Burnie's" (Album) out now .

9.27.2011

Cities Aviv - Digital Lows


Cities Aviv ou Gavin Mays de son vrai nom est originaire de Memphis, il rap depuis sa tendre enfance et, du haut de ses 25 ans, porte également la casquette de producteur . "Digital Lows" est le premier album concret qu'il réalise, celui-ci sort en mai 2011 et précède 3 autres projets qui paraissent aux compte-goutte entre juillet et septembre de cette même année .
Vous vous dîtes sûrement "Memphis, okay encore un de ces rappeur un peu psyché, violent, qui tend vers l'horrorcore, traitant des thèmes tels quel l'enfer ou la cave, les shake junts et autres histoires de dope", mais rassurez-vous rien de tout ça (ou à dose minime) n'apparaît sur ce "Digital Lows" . Gavin Mays a visiblement d'autres ambitions et projets, gommant la barrière des genres, s'accoutumant à une musique plus ouverte et non refermée sur une unique scène locale . Ses origines sudistes ont forcément une influence et un impact sur son travail, que ce soit pour le côté chaud et suave ou encore l'humour qui peut se dégager sur certains morceaux, il ne renie en aucun cas ses terres natales .
En tant que rappeur, Cities Aviv serait probablement, si l'on devait le caractériser, une sorte de personnage hybride à mi-chemin entre un RZA version Tennessee et un Guru dans sa manière de poser sur certains morceaux (écoutez le titre "Coastin" sorti en juillet et ne figurant pas sur cet album, vous partagerez peut-être mon avis) . Pour les beats, il en est tout autre, piochant selon ses goûts, sans aucune restriction, tout en essayant de maintenir une cohésion globale, il est ahurissant par son inspiration et sa création autour de samples ma foi forts alléchants, travaillés dans l'optique de garder la force qui s'en dégage sans omettre l'efficacité du rendu . On retrouve donc du Steely Dan sur "FuckEverybodyHere", du Gil Scott-Heron sur "Black Box" ou encore les Alessi Brothers sur "Meet Me On Montrose" . L'homme est habile au micro, versatile dans ses choix et orientations . Il traite tous les sujets qui lui tiennent à cœur, entre ses histoires, ses origines et son évolution . Il en place une pour ses haters qu'il étiquette "Voyeurs" sur la track du même nom, il n'oublierait pas le clin d'oeil à la Three 6 Mafia, groupe emblématique de Memphis, sur "Sixsixsix", enfin on peut apercevoir des petites phases Screwed & Chopped ici et là, "Jaguar" en est un bel exemple .
Ce qui semble fort et touchant sur cet album est la capacité de Gavin Mays à entreprendre une visée musicale via un self-thinking . Le mélange des genres, et surtout cette facilité presque déconcertante qu'il a de traiter divers thèmes sans trop s'éloigner de la ligne directrice fixée auparavant ne peuvent que le pousser dans la bonne direction . Cities Aviv ressent bien la musique, il analyse les différents milieux et en ressort plus fort, il puise son inspiration sans imaginer une quelconque limite dans ses choix artistiques, ce qui fera le plus grand bonheur des amateurs de chillwave, car c'est bel et bien sur une instru de la cover de Modest House par Blackbird Blackbird qu'il pose pour mettre un terme à cette belle aventure, dans un univers qui vous attrape et que vous ne voudriez plus quitter .


Cities Aviv - Digital Lows (free download here)

NB : Je partage un lien car cet album est en libre téléchargement sur le bandcamp de l'artiste, autrement je laisserai toujours la démarche à chacun de se lancer dans ses propres recherches .

9.26.2011

Das Racist - Michael Jackson



Pour la première des "Breakin' News" quoi de mieux que le dernier clip des Das Racist, trio revendiquant un côté non-consensuel qui ma foi apporte beaucoup de fraicheur à ce que l'on se doit encore d'appeler le "rap game" (même si..) . Bref, le schéma est simple, trois universitaires, une rencontre sur le campus de la Wesleyan University, chacun une faculté et un goût prononcé pour le hip-hop . Les Das Racist, originaires de New-York, s'en vont dans un premier temps envahir les ondes avec des sonorités très déstructurées et de lourds beats aux relents électroniques, s'inspirant tant de la musique qui les entoure au quotidien que de leurs origines (indiennes, afro-cubaines) .
Ils n'ont pas peur du ridicule, cultivant cette tendance du "critically-acclaimed", nous avons pu le remarquer avec l'excellent "Rainbow In The Dark" qui aura sûrement marqué les esprits, et même si les lyrics/thèmes abordés par ces trois énergumènes ne jouent pas forcément en leur faveur, nous pourrons crier "détrompez-vouz!", car en plus de leur univers sonore, ceci représente une grande partie d'un tout que l'on peut nommer identité musicale, pour cela il suffira de prêter attention aux titres de leurs tapes sorties depuis 2008, "Shut Up, Dude", "Sit Down, Man", ou encore leur premier EP "Combination Pizza Hut & Taco Bell" ..
Ils nous reviennent donc en cette rentrée 2011 avec une sortie très attendue et quelque peu discutée, pour un premier album s'annonçant haut en couleurs et supercheries, entre deux clips "Amazing", le présent "Michael Jackson" diffusé pour la première fois sur le blog de MTV il y a deux jours avec de jolis clins d'oeil au "Black & White" du king of pop, et un freestyle très loufoque sur le "Wut" de Girl Unit, les trois compères vont peut-être faire exploser les compteurs (qui sait?) et connaître une hype environnante qui jouera (ou pas) en leur (dé)faveur !

Das Racist - Relax (Album), sortie annoncée pour le 13 septembre .

(Article du 12/09/2011, de nouveau publié pour cause de problèmes techniques sur le blog) .

Mac Duna Ft. E-40 - Vallejo Nigga



Duna, qui n'est autre que le cousin de feu Mac Dre (légende de la Bay Area), a remarquablement fait son petit bout de chemin dans le game, il était en forme cet été, très en forme d'ailleurs, et nous a lâché une première galette sauce summer '11 toute pleine de remontées Hyphy/Slap, à vrai dire le genre de galette qu'on aime bien, c'est-à-dire des beats soignés sans pour autant en oublier la dimension dansante qu'est censée apporter cette scène .
Début août débarque la tape "Enough Of This Shit Vol. 1", néanmoins, c'est durant la rentrée 2011 que Duna revient taper un gros coup dans nos enceintes avec la sortie d'un second volet, en voici le premier extrait, avec une autre légende de la Bay mais celle-ci encore bien vivante et sûrement pas prête de s'arrêter car ultra-prolifique : E-40, qui comme à son habitude excelle sur quelques phases Slang . Qui dit E-40 au mic' ou plutôt papounet au mic', dit (la plupart du temps) Droop-E le fiston aux commandes, avec une instru minimaliste taillée sur mesure pour cet anthem à la ville de Vallejo dont bon nombres de MC's de la Baie sont issus . Remuez-vous autant que vous le voudrez sur ce banger, on ne vous en tiendra pas rigueur, Yeayyyy !

9.20.2011

MeLo-X - BK Allnighter


MeLo-X, MC/Beatmaker/DJ de 26 ans, personne super productive qui ne s'arrête jamais à l'unique cadre de la musique et qui je pense a tout compris à la communication efficace, il n'en est pas non plus à la folie(génie?) de Lil'B mais il a su faire son buzz cette année avec une série de clips et de performances live studio (notamment une aura marquer les esprits, à découvrir ici) . Une pléthore de mixtapes et remixes à son actif, il réapparaît en pleine forme début septembre avec un clip bloggé directement sur le Life+Times de Jay-Z .
Anthem à son Brooklyn natal, Sean Carter ne pouvait passer à côté de cela et a donc orienté les projecteurs sur MeLo-X qui a d'ores et déjà annoncé la sortie prochaine de son premier album officiel "Royal Elegance" via son compte Twitter : "Royal Elegance will be my Next official Album and I plan not to make another one for a few years so make sure you get it once it drops!!" .

Africa Hitech - 93 Million Miles



Africa Hitech, duo méconnu qui pourtant cache derrière son nom deux pointures . L'une est issue du milieu électronique australien et opère sous le nom de Mark Pritchard, qui a pondu avec Tom Middleton le meilleur album d'Ambiant durant les 90's selon le quotidien The Guardian (Global Communication - 9:25) . L'autre est la résultante d'un savant-mélange néo-soul/RnB aux penchants Hip-Hop/breakbeat, martelant d'une voix de velours (oui c'est possible!) en 2005 "Let the dollar circulate" sur une belle prod. de J Dilla (au passage excellent titre sur lequel je l'ai découvert), j'ai nommé Steve Spacek, artiste qui s'est immiscé dans le milieu électronique via son groupe Spacek (comprenant Steve lui-même, Ed et Morgan) dès la fin des années 90, et que je recommande à tous ceux qui aimeraient retourner aux bases d'une musique UK encore peu exploitée et donc plus intègre (Spacek - Inside) .
J'aurais aimé savoir comment le duo s'est formé, je penche pour une rencontre en Australie, où l'un réside et où l'autre a posé ses valises un temps, mais je ne saurais en être sûre . Néanmoins, certitude il y a sur un point, cet album est sorti printemps 2011 sur Warp, label britannique qui n'en est plus à faire ses preuves dans le domaine de la musique électronique . Mais s'il vous plaît, revenons-en aux faits, car oui je m'égare facilement .
Un artwork finement élaboré, une intro des plus percutantes, c'est le bon mot il me semble, pour "93 Million Miles" qui annonce déjà les couleurs qui seront répandues tout au long de l'album . Les influences majeures demeurent en la UK Funky, la Minimale, la Grime ou encore le Dubstep outre mesure . On commence les hostilités avec une patate futuriste, "Do U Wanna Fight" dégageant une puissance monumentale tant par le beat et les nappes sonores que par les grosses voix auto-tunées en surface . Ici et là on récupère un sample notable, le magistral "Out In The Streets", on ébauche un bel hymne au Footwork sur "Footstep" avec des relents hypnotiques (style musical et danse originaires de Chicago, que les anglais ont su s'approprier), on se laisse surprendre par la rythmique entêtante de "Our Love" qui nous tient en up-tempo durant plus de 8 minutes, on savoure un sample de Sun Ra magnifiquement travaillé sur "Cyclic Sun", et enfin vient le temps de clore cet instant magique empli de beats bien lourds, de sonorités massives, et d'envols incontrôlés via un "Don't Fight It" de toute beautée, on s'en délecte et on apprécie le clin d'œil Chillwave, malheureusement la fin de cet instantané de bonheur viendra également marquer la fin de la boucle (qui est donc bouclée, mais un replay n'est pas interdit eheh) .

Il est toujours dur de poser des noms pour caractériser ces nouvelles tendances musicales, les débats ont fusé tout au long de l'année sans rien en retirer de constructif.. Il faudra donc admettre que depuis 2010 une vague de génies créateurs a éclos (Nicolas Jaar, James Blake en première ligne même si la comparaison n'a pas lieu d'être d'un pur point de vue musical), ayant décidé de prendre la musique sous un autre angle, de la modeler comme ils en avaient envie, mixture inaudible et déroutante pour certains, composition éclectique et voluptueuse pour d'autres . Quoiqu'on en dise, cet album tout ce qu'il y a de plus "Heavy" garde une sincérité et une osmose dans la diversité, que beaucoup d'autres artistes n'arrivent pas à maintenir lorsqu'il s'agit de fracasser les boomers . Si tes oreilles sont prêtes et que tu as envie de crier des gros "Brahhhh" en savourant une musique fine et "classieuse", cet album est pour toi .