HEAVY ! Le banger que personne ne doit rater, Kaytranada aka Kaytradamus donne un avant-goût de son LP (qui est apparemment prêt) annoncé chez HuhWhat&Where Recordings. La beat scene montréalaise fait des massacres hebdomadaires, la machine tourne à un plein régime, le rythme est infernal, les gars sont dingues, la folie industrielle qui a tué Detroit est en train d'envahir Toronto, la menace est imminente, hyper-production + qualité, les gars faut calmer quoi, paraît-il ça détruit deux trois MPD par semaine, des avant-bras de grizzlis à force de cogner, merde!
L'héritage des 9 samouraïs de Staten Island se ressentira éternellement et Hell Razah est l'un de ces rictus qui aura marqué le paysage après le passage sanglant de cette tribu aux lames affutées. Ancien membre des Sunz Of Man, il sortait en 2007 l'album "Renaissance Child" avec un goût prononcé pour l'ésotérisme de rue, les sombres thèmes bibliques et un hip-hop sans compromis qui plane entre les âmes du Wu-Tang et l'architecture sonore révolue du Brooklyn des 90's.
J'employais le terme "boucherie" précédemment, il serait plus approprié de parler de "battlefield" pour évoquer ce LP dont le single "Renaissance" qui invite Timbo King, Tragedy Khadafi (deux teammates de Hell Razah au sein du Black Market Milita) et R.A. The Rugged Man martèlera ton crâne tout aussi violemment dans 10 piges, et puis avant que je m'arrête d'écrire, mention spéciale pour le verse fou de Ras Kass.
Dernière parution sur Tsuba, le label londonien habilement dirigé par Kevin Griffiths et dont je ne saurais que trop vous conseiller les compilations (si vous avez besoin d'un aperçu rapide de la chose) sur lesquelles on peut retrouver des noms tels que Huxley, Okain, Jordan Peak, Mic Newmann, Hector, Moodymanc, Dyed Soundorom, Rio Padice et un tas d'autres groover.
Le discret duo Moodtrap qui m'avait mis une fessée avec "Body To Body" fin 2011 revient pour distribuer avec dextérité quelques claques dans nos gencives, ce nouvel EP est deep à souhait, rien n'est à jeter, alors ruez-vous sur cette sortie avant qu'il ne soit trop tard pour se manger un réel K.O.
Moodtrap - Athina EP (Tsuba Records / TSBDIG015 / Out now)
Traiter les affaires de famille n'est pas chose aisée, à Detroit il suffit juste d'être dans sa zone, persévérer un instant dans cet état qui nous coupe de tout, penser, converser intérieurement tout en restant en communion avec l'autre, et surtout, trouver un terrain d'entente. Omar S vient donc prêter main forte à son cousin Big Strick avec cette rythmique particulière qu'on lui sait si chère, le résultat est incroyablement bon, une patte que l'on reconnaîtrait au milieu d'un troupeau, merde, finalement c'est ça qu'on attend des artistes, une putain d'identité et la qualité qui va avec, que ça plaise ou non à la majorité.
Un peu plus tôt, au milieu de la multitude de projets qui surgissent des entrailles de son studio, Omar S sortait sur son label FXHE Recordings l'EP "The Lost Mini Disc Nigg From 1999", sur lequel figurait cet "Untitled" de Patrik Sjeren complètement déter, à écouter d'urgence !
Le SAS crew anciennement mis sur pied par X to tha Z aka Xzibit qui en était la figure de proue jusqu'en 2006, est désormais composé de trois membres : Mitchy Slick, le vétéran de San Diego, qui a pondu cette année là un de mes albums préférés ("Urban Survival Syndrome"), Krondon, l'albinos à la voix unique et Phil Da Agony, représentant quant à eux Los Angeles.
C'est avec le hit "One Step" invitant Talib Kweli qu'ils se révèlent en tant que trio, formation à la dimension nouvelle séduisant un public californien qui attendait depuis longtemps que la scène underground émerge davantage. Alors que les beaux jours du gangsta rap périssent peu à peu, le courant alternatif s'impose timidement. Cependant, ils passeront trois années à diverger chacun de leur côté après ce "Deep Hearted", premier essai qui ne comble pas leurs attentes. On les retrouve sous la forme d'un duo (sans Mitchy Slick) en 2010 avec "In Search Of Stoney Jackson", album entièrement produit par Madlib et qui paraît bien évidemment chez Stones Throw, une réussite qui leur permet de repartir confiant. L'année suivante "Harm & Hammers" marque le retour de Mitchy Slick, le SAS gang lâche du lourd que ce soit sur "Klack Or Get Klacked" ou "Gangsta's". Enfin, arrivait cet été (août) le massif "Stereotype", de nouveau sur la plateforme Stones Throw et dont la production a été confiée à Statik Selektah, côté feat. on retrouve Chace Infinite, Black Hippy, Planet Asia, Reks ou Dom Kennedy pour ne citer qu'eux. En plus de ça, ils sortaient courant 2012 un EP, "Members Only", qui plaira aux aficionados du crew.
Une sortie de plus qu'il ne fallait pas rater chez Stones Throw ! De la prod au visuel en passant par les verses ou ce chorus de Krondon exercé avec brio, le tune t'amènera inconsciemment à cliquer sur replay.
I'm so high, in my mind it don't exist, let's get low and let me rock like this..
Strong Arm Steady & Statik Selektah - Stereotype (Stones Throw / In stores now)
Premier extrait clipé avant de pouvoir profiter d'un EP en free download, ces quelques pistes concoctées avec amour démontrerons une fois de plus à quel point des artistes comme Roc Marciano redonnent de son éclat d'antan à un rap jeu de plus en plus insipide. Tout ceci précède la sortie de l'album "Reloaded" attendu pour avril 2013 via Decon.
Ce morceau est initialement paru sur le projet des Arch Druids courant 2011, le duo de beatmakers californiens composé de Animoss et Don Chalant est à suivre d'une oreille attentive, parole de sage.
Marci ! High ranking hip-hop, Hempstead finest.
The Arch Druids - Scorched Earth Policy (Blunt Boogie Records / Out now)
fLako est un magicien, ce gars ne m'a jamais déçu, je l'entends tel un orfèvre qui façonne élégamment sa musique. Avec lui, tout apparaît sous la forme d'une masse brute et opaque, puis l'on rencontre avec spontanéité une sensation qui nous accompagne instinctivement, déposant chaque nouveau pas avec assurance et délicatesse, pour enfin prendre un nouvel élan et se laisser posséder, conduisant notre imaginaire vers un territoire inconnu à l'aide de mélodies sincères et vertueuses. fLako joue sur les contrastes et affine avec justesse les traits de cette modélisation sonore, sans chercher à nous surprendre, il nous emmène, comme à son habitude, dans une danse dont on se délecte.
