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9.27.2011

Cities Aviv - Digital Lows


Cities Aviv ou Gavin Mays de son vrai nom est originaire de Memphis, il rap depuis sa tendre enfance et, du haut de ses 25 ans, porte également la casquette de producteur . "Digital Lows" est le premier album concret qu'il réalise, celui-ci sort en mai 2011 et précède 3 autres projets qui paraissent aux compte-goutte entre juillet et septembre de cette même année .
Vous vous dîtes sûrement "Memphis, okay encore un de ces rappeur un peu psyché, violent, qui tend vers l'horrorcore, traitant des thèmes tels quel l'enfer ou la cave, les shake junts et autres histoires de dope", mais rassurez-vous rien de tout ça (ou à dose minime) n'apparaît sur ce "Digital Lows" . Gavin Mays a visiblement d'autres ambitions et projets, gommant la barrière des genres, s'accoutumant à une musique plus ouverte et non refermée sur une unique scène locale . Ses origines sudistes ont forcément une influence et un impact sur son travail, que ce soit pour le côté chaud et suave ou encore l'humour qui peut se dégager sur certains morceaux, il ne renie en aucun cas ses terres natales .
En tant que rappeur, Cities Aviv serait probablement, si l'on devait le caractériser, une sorte de personnage hybride à mi-chemin entre un RZA version Tennessee et un Guru dans sa manière de poser sur certains morceaux (écoutez le titre "Coastin" sorti en juillet et ne figurant pas sur cet album, vous partagerez peut-être mon avis) . Pour les beats, il en est tout autre, piochant selon ses goûts, sans aucune restriction, tout en essayant de maintenir une cohésion globale, il est ahurissant par son inspiration et sa création autour de samples ma foi forts alléchants, travaillés dans l'optique de garder la force qui s'en dégage sans omettre l'efficacité du rendu . On retrouve donc du Steely Dan sur "FuckEverybodyHere", du Gil Scott-Heron sur "Black Box" ou encore les Alessi Brothers sur "Meet Me On Montrose" . L'homme est habile au micro, versatile dans ses choix et orientations . Il traite tous les sujets qui lui tiennent à cœur, entre ses histoires, ses origines et son évolution . Il en place une pour ses haters qu'il étiquette "Voyeurs" sur la track du même nom, il n'oublierait pas le clin d'oeil à la Three 6 Mafia, groupe emblématique de Memphis, sur "Sixsixsix", enfin on peut apercevoir des petites phases Screwed & Chopped ici et là, "Jaguar" en est un bel exemple .
Ce qui semble fort et touchant sur cet album est la capacité de Gavin Mays à entreprendre une visée musicale via un self-thinking . Le mélange des genres, et surtout cette facilité presque déconcertante qu'il a de traiter divers thèmes sans trop s'éloigner de la ligne directrice fixée auparavant ne peuvent que le pousser dans la bonne direction . Cities Aviv ressent bien la musique, il analyse les différents milieux et en ressort plus fort, il puise son inspiration sans imaginer une quelconque limite dans ses choix artistiques, ce qui fera le plus grand bonheur des amateurs de chillwave, car c'est bel et bien sur une instru de la cover de Modest House par Blackbird Blackbird qu'il pose pour mettre un terme à cette belle aventure, dans un univers qui vous attrape et que vous ne voudriez plus quitter .


Cities Aviv - Digital Lows (free download here)

NB : Je partage un lien car cet album est en libre téléchargement sur le bandcamp de l'artiste, autrement je laisserai toujours la démarche à chacun de se lancer dans ses propres recherches .