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9.20.2011

Africa Hitech - 93 Million Miles



Africa Hitech, duo méconnu qui pourtant cache derrière son nom deux pointures . L'une est issue du milieu électronique australien et opère sous le nom de Mark Pritchard, qui a pondu avec Tom Middleton le meilleur album d'Ambiant durant les 90's selon le quotidien The Guardian (Global Communication - 9:25) . L'autre est la résultante d'un savant-mélange néo-soul/RnB aux penchants Hip-Hop/breakbeat, martelant d'une voix de velours (oui c'est possible!) en 2005 "Let the dollar circulate" sur une belle prod. de J Dilla (au passage excellent titre sur lequel je l'ai découvert), j'ai nommé Steve Spacek, artiste qui s'est immiscé dans le milieu électronique via son groupe Spacek (comprenant Steve lui-même, Ed et Morgan) dès la fin des années 90, et que je recommande à tous ceux qui aimeraient retourner aux bases d'une musique UK encore peu exploitée et donc plus intègre (Spacek - Inside) .
J'aurais aimé savoir comment le duo s'est formé, je penche pour une rencontre en Australie, où l'un réside et où l'autre a posé ses valises un temps, mais je ne saurais en être sûre . Néanmoins, certitude il y a sur un point, cet album est sorti printemps 2011 sur Warp, label britannique qui n'en est plus à faire ses preuves dans le domaine de la musique électronique . Mais s'il vous plaît, revenons-en aux faits, car oui je m'égare facilement .
Un artwork finement élaboré, une intro des plus percutantes, c'est le bon mot il me semble, pour "93 Million Miles" qui annonce déjà les couleurs qui seront répandues tout au long de l'album . Les influences majeures demeurent en la UK Funky, la Minimale, la Grime ou encore le Dubstep outre mesure . On commence les hostilités avec une patate futuriste, "Do U Wanna Fight" dégageant une puissance monumentale tant par le beat et les nappes sonores que par les grosses voix auto-tunées en surface . Ici et là on récupère un sample notable, le magistral "Out In The Streets", on ébauche un bel hymne au Footwork sur "Footstep" avec des relents hypnotiques (style musical et danse originaires de Chicago, que les anglais ont su s'approprier), on se laisse surprendre par la rythmique entêtante de "Our Love" qui nous tient en up-tempo durant plus de 8 minutes, on savoure un sample de Sun Ra magnifiquement travaillé sur "Cyclic Sun", et enfin vient le temps de clore cet instant magique empli de beats bien lourds, de sonorités massives, et d'envols incontrôlés via un "Don't Fight It" de toute beautée, on s'en délecte et on apprécie le clin d'œil Chillwave, malheureusement la fin de cet instantané de bonheur viendra également marquer la fin de la boucle (qui est donc bouclée, mais un replay n'est pas interdit eheh) .

Il est toujours dur de poser des noms pour caractériser ces nouvelles tendances musicales, les débats ont fusé tout au long de l'année sans rien en retirer de constructif.. Il faudra donc admettre que depuis 2010 une vague de génies créateurs a éclos (Nicolas Jaar, James Blake en première ligne même si la comparaison n'a pas lieu d'être d'un pur point de vue musical), ayant décidé de prendre la musique sous un autre angle, de la modeler comme ils en avaient envie, mixture inaudible et déroutante pour certains, composition éclectique et voluptueuse pour d'autres . Quoiqu'on en dise, cet album tout ce qu'il y a de plus "Heavy" garde une sincérité et une osmose dans la diversité, que beaucoup d'autres artistes n'arrivent pas à maintenir lorsqu'il s'agit de fracasser les boomers . Si tes oreilles sont prêtes et que tu as envie de crier des gros "Brahhhh" en savourant une musique fine et "classieuse", cet album est pour toi .